La tension est montée d’un cran à la frontière orientale de l’Otan. Dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 juin, une attaque russe d’une intensité inhabituelle a visé la région de Rivne, dans l’ouest de l’Ukraine. En réponse, la Pologne a fait décoller des avions de chasse à titre préventif et activé le niveau d’alerte le plus élevé de ses systèmes de défense aérienne.
L’état-major polonais a confirmé lundi matin que « des avions polonais et alliés » patrouillaient désormais dans l’espace aérien national. « En raison de l’attaque aérienne intense de la Fédération de Russie sur le territoire de l’Ukraine, des chasseurs de service ont été déployés par paires », a précisé l’armée sur le réseau social X. Les systèmes de reconnaissance radar et de défense au sol ont également été mobilisés au maximum de leur capacité.
Cette mesure, qualifiée de « préventive », s’inscrit dans un protocole désormais bien établi depuis le début du conflit russo-ukrainien. Les régions occidentales de l’Ukraine, frontalières avec la Pologne, sont régulièrement la cible de frappes russes. Malgré l’ampleur de l’opération, les autorités polonaises ont indiqué qu’aucune violation de l’espace aérien national n’a été constatée.
Selon les premiers bilans, « des dizaines » de drones et de missiles russes ont visé la région de Rivne au cours de la nuit. Le maire de la ville a relayé l’information sur Telegram, évoquant des dégâts importants. Le gouverneur régional, Oleksandr Koval, a parlé d’ »une nuit très difficile » en raison de cette « frappe aérienne ennemie massive ». Un civil au moins a été blessé, selon les autorités locales.
La capitale ukrainienne, Kiev, n’a pas été épargnée. Une attaque y a également été signalée. Un immeuble résidentiel a été endommagé, d’après Tymour Tkatchenko, chef de l’administration de la ville.
Le déclenchement de l’alerte maximale en Pologne souligne la vigilance accrue des pays de l’Otan face à un conflit qui, malgré les années, continue de menacer la stabilité régionale. Si aucune escalade directe n’a été constatée jusqu’à présent, le risque d’incident reste élevé, notamment en cas de débordement accidentel dans l’espace aérien de l’alliance.