À peine présenté, déjà contesté. Le plan d’économies de 43,8 milliards d’euros annoncé ce 15 juillet par le Premier ministre François Bayrou pour l’année 2026 a déclenché une salve de critiques de tous bords politiques, laissant planer la menace de motions de censure à l’Assemblée nationale.

Un plan « brutal », « injuste », voire « suicidaire »

À gauche, La France insoumise n’a pas tardé à monter au créneau. Jean-Luc Mélenchon a qualifié le projet budgétaire de « course à l’abîme », appelant ouvertement à « faire partir Bayrou ». Sur le réseau X, il a jugé que la France approchait « du point de non-retour » et a évoqué la possibilité de déposer une motion de censure.

Même indignation du côté des socialistes. Le député Boris Vallaud a dénoncé un budget « brutal et inacceptable », estimant qu’il fait « peser l’effort sur ceux qui ont peu ». Son collègue Philippe Brun a abondé dans le même sens : « L’essentiel des efforts pèse sur les ouvriers, ce n’est pas acceptable. En l’état, ce budget est impossible pour nous. »

Marine Le Pen fustige un plan « injuste pour les Français »

À l’extrême droite, la réaction a été tout aussi tranchée. Marine Le Pen a jugé que le gouvernement était « incapable de faire de vraies économies » et reproche au Premier ministre d’ignorer certaines pistes chères à son camp : « Aucune économie sur le coût de l’immigration ou sur les subventions aux énergies intermittentes », a-t-elle critiqué. Si le gouvernement ne recule pas, le Rassemblement national se dit prêt à le censurer.

Le président du RN, Jordan Bardella, a pour sa part dénoncé la proposition de suppression de deux jours fériés, y voyant une « provocation » et « une attaque contre la France du travail ».

Un budget sous haute tension

François Bayrou, qui s’était donné pour mission de « redresser les comptes de la nation » tout en protégeant les plus vulnérables, se retrouve ainsi confronté à une large fronde politique. La présentation du projet de loi de finances, prévue à l’automne, s’annonce explosive.

Alors que le gouvernement cherche à rassurer les marchés et Bruxelles, l’équation politique à Paris devient de plus en plus instable. Le spectre d’une ou plusieurs motions de censure pourrait venir rebattre les cartes dans les semaines à venir.

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