Le Nigeria accueille, ce vendredi 20 et samedi 21 juin, son tout premier sommet économique régional, une initiative inédite portée en dehors du cadre de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao). À travers ce rendez-vous, le géant ouest-africain cherche à affirmer son leadership économique et à relancer la dynamique d’intégration régionale sur fond de tensions politiques et de recomposition des alliances.
Organisé à Abuja, ce sommet rassemble des chefs d’État, des ministres, des acteurs du secteur privé ainsi que des institutions financières africaines et internationales. L’objectif affiché par le président Bola Ahmed Tinubu est clair : faire du Nigeria un pôle central du commerce et de l’investissement pour toute l’Afrique de l’Ouest.
Annoncée en 2023 à Bissau, cette initiative répond également aux ambitions portées par la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), dont le Nigeria se veut désormais l’un des moteurs.
Deux temps forts rythmeront cette rencontre : une table ronde présidentielle et un forum d’affaires réunissant plusieurs dizaines de PME et startups ouest-africaines. Le sommet se veut pragmatique et inclusif. « Il ne s’agit pas d’imiter Davos, mais de créer une plateforme originale d’inspiration africaine », a déclaré Yusuf Maitama Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères.
Fait notable : les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) le Burkina Faso, le Mali et le Niger ont été invités à participer, bien qu’ils aient quitté la Cédéao en janvier dernier. Un geste d’ouverture fort de la part du président Tinubu, dont le mandat à la tête de la conférence des chefs d’État de la Cédéao prend fin ce dimanche 22 juin.
Alors que les relations régionales sont tendues, cette main tendue apparaît comme un ultime effort de réconciliation avec les régimes militaires de la zone sahélienne. Le sommet pourrait ainsi servir de plateforme de dialogue économique entre États membres et non-membres de la Cédéao.
