Le président nigérian Bola Tinubu a procédé, vendredi 24 octobre, à un vaste remaniement militaire, limogeant les chefs de l’armée de terre, de l’air, de la marine ainsi que le chef d’état-major de la Défense. Une décision spectaculaire, intervenue quelques jours après l’arrestation de seize officiers accusés d’« indiscipline », dans un climat alourdi par des rumeurs de tentative de coup d’État officiellement démenties par le gouvernement.
Ce remaniement, perçu comme une reprise en main autoritaire, intervient alors que le pouvoir de Tinubu s’effrite. Confronté à une forte impopularité et à une crise économique aggravée par la fin des subventions sur le carburant, le chef de l’État tente de consolider son autorité sur une armée mobilisée sur plusieurs fronts, du nord au delta du Niger.
Mais pour plusieurs observateurs, cette purge pourrait se retourner contre lui. En plaçant un proche originaire de sa région au sommet de la hiérarchie militaire, Tinubu donne l’image d’un président replié sur son clan, au risque d’alimenter la défiance au sein des forces armées. Dans un contexte régional marqué par la montée des coups d’État, ce geste traduit à la fois la nervosité du pouvoir et la fragilité d’un régime sous pression.






