Une série d’explosions accidentelles survenues dans la nuit du 30 avril au 1er mai dans un centre de détention militaire de Maiduguri, dans l’État du Borno, a provoqué un vent de panique parmi les habitants. Les autorités militaires ont rapidement tenté de rassurer la population, assurant qu’aucune perte humaine n’était à déplorer et que la situation était sous contrôle.
Mais cet incident survient dans un climat de vive tension dans le nord-est du Nigeria, marqué par une résurgence notable des attaques jihadistes. Rien qu’en avril, plus d’une centaine de personnes ont perdu la vie dans la région. Le 27 avril, 18 pêcheurs ont été tués dans le district de Duji, près de la frontière nigérienne, par des membres présumés de Boko Haram. Le lendemain, un minibus a sauté sur une mine, causant la mort de 26 passagers. L’État Islamique en Afrique de l’Ouest a revendiqué cette attaque meurtrière.
Cette montée de la violence intervient alors que la Force Multinationale Mixte, chargée de la lutte contre les groupes terroristes dans le bassin du lac Tchad, se trouve fragilisée. Le départ du Niger en mars dernier a perturbé les opérations conjointes et le partage de renseignements, laissant certaines zones plus vulnérables.
Face à cette nouvelle vague d’insécurité, les populations locales expriment un sentiment d’abandon croissant, tandis que les autorités tentent de rassurer quant à leur capacité à contenir la menace.