L’ancien chef d’État nigérian Muhammadu Buhari est décédé ce dimanche 13 juillet 2025, à l’âge de 82 ans, dans une clinique à Londres, selon une annonce de son ex-porte-parole. Le Nigeria perd une figure marquante de son histoire politique contemporaine.

Le Nigeria est en deuil. Muhammadu Buhari, ancien président de la République fédérale et figure centrale de la vie politique du pays pendant plusieurs décennies, est mort ce dimanche 13 juillet à Londres. La nouvelle a été annoncée sur les réseaux sociaux par Garba Shehu, qui fut son porte-parole entre 2015 et 2023.

« La famille de l’ancien président a annoncé le décès de Muhammadu Buhari cet après-midi dans une clinique à Londres », a-t-il indiqué.

Né en 1942 à Daura, dans l’État de Katsina, Muhammadu Buhari s’engage dans l’armée à l’âge de 19 ans. Il se fait remarquer lors du coup d’État de 1966, et entame alors un parcours qui le mènera au sommet du pouvoir. Il devient chef d’État à la faveur d’un putsch en décembre 1983. Durant deux ans, il dirige le pays avec autorité, avant d’être renversé en 1985 par le général Babangida.

Le retour du civil et de l’opposant infatigable

Après un long passage à l’écart de la scène nationale, Buhari revient par la voie démocratique. Candidat malheureux à trois reprises (2003, 2007, 2011), il finit par triompher en 2015, en remportant la présidentielle avec 53,9 % des voix. C’est un tournant historique : pour la première fois, un président sortant est battu dans les urnes au Nigeria.

Il est réélu en 2019 et s’engage à restaurer l’économie, lutter contre la corruption et assurer la sécurité dans les zones confrontées à l’insurrection islamiste de Boko Haram. Mais les résultats sont mitigés. Sous ses deux mandats, le pays connaît deux récessions, accentuées par la chute des prix du pétrole et une gouvernance économique jugée rigide. Malgré les efforts militaires, la menace djihadiste reste vivace, et la violence persiste dans de nombreuses régions.

Une figure controversée, mais incontournable

Son style austère et sa rigueur militaire ont souvent été critiqués. Pourtant, même ses détracteurs reconnaissent en lui une volonté tenace de transformer le pays. Surnommé « l’homme de fer », Buhari aura incarné une certaine idée de l’autorité dans un Nigeria souvent instable.

Il laisse derrière lui un héritage contrasté : celui d’un homme d’État déterminé, parfois inflexible, dont le parcours résume à lui seul les tensions entre démocratie et autoritarisme, espoir et désillusion.

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