La Haute Cour fédérale d’Abuja a tranché vendredi 4 juillet 2025 dans l’affaire opposant la Sénatrice Natasha Akpoti-Uduaghan au Sénat nigérian. Suspendue depuis mars pour « faute grave et indiscipline », l’élue de l’État de Kogi a obtenu gain de cause : la justice ordonne sa réintégration immédiate, estimant que la sanction portée contre elle était « excessive » et attentatoire au droit de ses électeurs à être représentés.
Natasha Akpoti avait été écartée pour avoir publiquement accusé le président du Sénat, Godswill Akpabio, de harcèlement sexuel. Une décision qu’elle avait dénoncée à la tribune de l’Union interparlementaire des Nations Unies à New York, qualifiant sa suspension d’illégale et de punitive.
Mais la victoire judiciaire de la sénatrice est partielle. Dans le même jugement, la Cour l’a condamnée à une amende pour avoir violé une injonction de silence imposée aux deux parties dans cette affaire sensible.
Une lettre d’excuses ironique qui ne passe pas
Le point de friction : une lettre publiée il y a neuf semaines sur ses réseaux sociaux, dans laquelle la sénatrice présentait des « excuses » au ton ouvertement sarcastique à l’adresse du président du Sénat. Extraits :
« Quelle négligence de ma part de ne pas avoir compris que mon refus d’accéder à vos requêtes n’était pas un choix, mais une violation des lois non écrites sur les droits de certains hommes. »
« Veuillez trouver dans votre cœur la force de pardonner une femme qui a cru à tort avoir gagné son siège par des élections, et non des érections. »
Ces propos, jugés provocateurs, ont conduit la justice à lui imposer la publication d’excuses officielles sur ses réseaux sociaux ainsi que dans deux journaux nationaux, dans un délai de sept jours.