Un nouveau chapitre s’ouvre dans la transition politique au Niger. Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), au pouvoir depuis le renversement du président Mohamed Bazoum en juillet 2023, a procédé ce samedi 28 juin à l’installation officielle du Conseil consultatif de la refondation (CCR). Cette nouvelle instance remplace l’Assemblée nationale dissoute à la suite du coup d’État.
Créé par ordonnance en avril dernier par le chef de la junte, le général Abdourahamane Tiani, le CCR est un organe non élu composé de 194 membres civils et militaires, désignés par les huit régions du pays ou directement par les autorités militaires. Bien qu’ils aient le statut de députés, ces conseillers ne disposent d’aucun pouvoir législatif. Leur mission : émettre des avis et formuler des propositions sur toutes les questions d’intérêt national.
Présidé par Mamoudou Harouna Djingarey, ancien haut fonctionnaire des Nations unies, le CCR s’inscrit dans le cadre de la Charte de la refondation, qui prévoit huit organes destinés à guider le Niger dans sa transition. Lors de la cérémonie d’installation, le président du Conseil a salué « un exercice difficile, parfois périlleux, mais toujours couronné de succès pour les peuples résilients ».
Pour le Premier ministre Mahamane Ali Lamine Zeine, qui a présidé la cérémonie, cette nouvelle structure symbolise « le chemin vers une indépendance et une souveraineté véritables ». De son côté, le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, a exhorté les membres à inscrire leurs travaux dans l’intérêt exclusif du Niger, en particulier face aux défis sécuritaires persistants.
La mise en place du CCR s’inscrit également dans une logique de convergence avec d’autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES). Plusieurs représentants de régimes militaires alliés étaient présents à Niamey, notamment Ousmane Bougouma (Burkina Faso), le général Malick Diaw (Mali), Ali Kolotou Tchaïmi (Tchad), et Alban Sumana Kingsford Bagbin (Ghana).
