Trois mois après son interpellation lors d’une perquisition au siège d’Orano à Niamey, Ibrahimo Courmo, directeur de la filiale nigérienne du géant français de l’uranium, reste détenu dans les locaux de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE). Aucune charge officielle ne lui a encore été notifiée.
Le 5 mai dernier, des agents de la sécurité extérieure avaient arrêté M. Courmo sans présenter de mandat. Depuis, ni le groupe Orano ni les avocats du dirigeant n’ont obtenu d’explication des autorités nigériennes. L’entreprise, qui qualifie cette arrestation d’« arbitraire et extrajudiciaire », a saisi la justice.
Après un premier rejet, la cour d’appel de Niamey a récemment reconnu l’irrégularité de la détention. Elle a ordonné la libération immédiate d’Ibrahimo Courmo, estimant qu’il était maintenu sans cadre légal. Toutefois, cette décision reste à ce jour sans suite.
Cette affaire intervient dans un climat politique tendu entre Niamey et Paris, près de deux ans après le coup d’État militaire ayant renversé le président Mohamed Bazoum. Le Niger, qui cherche à redéfinir ses partenariats stratégiques, multiplie les tensions avec les intérêts français dans la région.
À noter que ce n’est pas la première fois qu’une décision judiciaire reste lettre morte : l’an dernier, la même cour avait exigé la libération provisoire de quatre ex-ministres du régime déchu. L’un d’eux, Hama Amadou Souley, demeure toujours en détention.

Niger : trois mois de détention sans mandat pour le directeur d’Orano Mining
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