Une pluie aussi brève que violente a frappé la ville d’Agadez, dans le nord du Niger, ce jeudi 10 juillet. En l’espace d’une heure, les rues se sont transformées en rivières, causant d’importants dégâts matériels et la mort d’au moins deux personnes, selon le média local Aïr Info.
Les images qui circulent sur les réseaux sociaux sont saisissantes : voitures bloquées, piétons pataugeant dans une eau jusqu’aux genoux, murs effondrés… La cité saharienne est apparue méconnaissable. « C’était une grande pluie. J’étais à mon lieu de travail quand ça a commencé vers 17h, et il m’a été presque impossible de rentrer chez moi », témoigne Ahmadou Atafa, habitant d’Agadez joint par RFI. « Toutes les rues étaient envahies par l’eau, certaines ruelles totalement bloquées. »
Les autorités locales avaient pourtant alerté la population, invitant les habitants à évacuer les zones inondables et les maisons fragiles. Ibrahim Manzo Diallo, directeur de Radio Sahara FM, déplore que ces consignes aient été largement ignorées : « Le signal d’alerte a été donné à temps, mais peu ont pris la menace au sérieux. »
Ce n’est pas la première fois qu’un tel événement secoue Agadez. La ville avait déjà été durement touchée par des inondations similaires en 2000, causant elles aussi des pertes en vies humaines. Ce nouvel épisode climatique relance donc la question de la préparation des zones urbaines face aux aléas extrêmes, dans un contexte de dérèglement climatique croissant.
Pourtant, à quelques centaines de kilomètres de là, dans les hauteurs de l’Aïr, ces pluies sont accueillies avec soulagement. À Timia, village niché à 200 km d’Agadez sur la route du Ténéré, les éleveurs et agriculteurs voient dans ces précipitations un signe favorable pour la saison à venir. Une lueur d’espoir qui contraste avec la détresse des citadins.