Le torchon brûle entre le groupe français Orano et les autorités nigériennes. Dans un communiqué publié mardi 13 mai, le géant de l’uranium annonce avoir saisi le procureur de la République du Niger, dénonçant l’« arrestation arbitraire » et la « détention illégale » de son directeur au Niger, Ibrahim Courmo, ainsi que la confiscation injustifiée de matériels.

Cette décision survient huit jours après une perquisition menée par les forces de sécurité extérieures nigériennes dans les locaux d’Orano et de ses filiales – Somaïr, Cominak et Imouraren – à Niamey. Lors de cette opération, du matériel informatique et des téléphones appartenant au personnel ont été saisis, mais surtout, Ibrahim Courmo a été emmené sans qu’aucune information n’ait, depuis, filtré sur sa situation.

Dans son communiqué, Orano se dit profondément préoccupé par le sort de son collaborateur, dont elle est toujours sans nouvelles, et dénonce une intervention « extrajudiciaire » réalisée en dehors de tout cadre légal établi. L’entreprise affirme également que l’accès à ses locaux demeure bloqué par les autorités, empêchant toute reprise de ses activités.

Ce nouvel épisode s’inscrit dans un climat tendu entre le groupe français et le régime militaire au pouvoir depuis le coup d’État de juillet 2023. Depuis plusieurs mois, Orano affirme avoir perdu le contrôle opérationnel de ses filiales au Niger, pays dans lequel il est présent depuis plus de 50 ans pour l’exploitation de l’uranium, notamment dans la région d’Arlit, au nord.

Face à ces entraves, le groupe a déjà engagé deux procédures internationales d’arbitrage pour contester la situation et faire valoir ses droits.

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