Une importante délégation russe, conduite par le ministre de l’Énergie Sergueï Tsivilev, a été reçue ce lundi à Niamey pour une visite de travail axée sur les secteurs de l’énergie, des mines et de la défense. Cette rencontre marque une nouvelle étape dans le rapprochement stratégique entre le Niger et la Russie, un an après le retrait des forces françaises du territoire nigérien.

Composée de hauts responsables du ministère russe de la Défense et de figures influentes du patronat dont les représentants des géants Rosatom et Rosgeo la délégation est venue avec des propositions concrètes d’investissement. En toile de fond : les énormes potentialités du sous-sol nigérien, notamment en uranium, et le besoin urgent du pays en infrastructures énergétiques.

Lors d’une session de travail tenue au centre des conférences Mahatma Gandhi, le ministre Tsivilev a souligné la volonté de Moscou d’accompagner le Niger dans le développement d’une filière nucléaire civile :

« Notre ambition dépasse l’exploitation de l’uranium. Il s’agit de bâtir un écosystème complet autour de l’énergie atomique à usage pacifique. Cela inclut la construction d’unités de production d’électricité pour garantir l’accès à l’énergie à tous les Nigériens, mais aussi une coopération dans la médecine nucléaire et la formation de spécialistes. »

Cette visite intervient dans un contexte de redéfinition des partenariats économiques du Niger, notamment depuis la nationalisation de la Somair et le départ du groupe français Orano. La Russie pourrait ainsi combler le vide laissé par l’ancien partenaire historique.

Le ministre nigérien des Mines, Ousmane Abarchi, s’est félicité de cette dynamique nouvelle, tout en soulignant la complémentarité des intérêts :

« Le Niger peut compter sur l’expertise et l’innovation russes dans des domaines cruciaux. Qu’il s’agisse de l’exploitation minière, de l’accès à l’énergie ou de la sécurité nationale, nous avons besoin de partenaires fiables. »

 

Alors que les attaques de groupes armés se poursuivent dans plusieurs régions du pays, Niamey affiche une volonté claire de renforcer ses liens militaires avec Moscou, déjà perceptible dans l’aide sécuritaire reçue depuis 2023.

Dans un message à peine voilé à l’égard des anciens partenaires occidentaux, Ousmane Abarchi a insisté sur l’importance de préserver la souveraineté nationale dans les accords futurs :

« Toute coopération doit être fondée sur le respect mutuel et des intérêts partagés. Le Niger aspire à des accords équitables, bénéfiques pour son développement et pour le bien-être de sa population. »

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