Une mutinerie secoue depuis le 8 mai la garnison militaire de Termit, située en plein désert saharien, à plus de 1 500 km de la capitale Niamey. Des centaines de soldats en poste dans cette base avancée dénoncent des conditions de vie déplorables et réclament des réponses concrètes de la part des autorités.
Sous-alimentation chronique, manque d’équipements, salaires et primes impayés : les griefs s’accumulent au sein de cette troupe récemment déployée dans cette région isolée. L’exaspération a atteint un point critique la semaine dernière, lorsque les soldats ont placé leur commandant aux arrêts. Un sergent-chef a alors pris la tête du mouvement.
La tentative de médiation du colonel-major Mamada Lamine, envoyé en urgence depuis Zinder, s’est soldée par son arrestation à son tour. Le 9 mai, le chef d’état-major adjoint de l’armée de terre a tenté d’intervenir personnellement, sans plus de succès : lui aussi a été brièvement retenu par les mutins.
Les soldats ont finalement accepté de le libérer le lendemain, à condition que leurs doléances soient transmises directement au ministre de la Défense, qu’ils exigent désormais sur place. Selon plusieurs sources sécuritaires, ce mouvement traduit un sentiment croissant d’abandon au sein de l’armée régulière, déjà mise à rude épreuve par les défis sécuritaires du pays.