L’opposant mozambicain Venancio Mondlane, ancien candidat à la présidentielle, a été formellement inculpé pour des faits graves, dont « incitation au terrorisme ». Une procédure qui suscite de vives réactions dans un pays encore marqué par les contestations post-électorales.

Le climat politique reste tendu au Mozambique. Ce mardi 22 juillet 2025, Venancio Mondlane, figure emblématique de l’opposition, a révélé avoir été officiellement inculpé par le ministère public. Cinq chefs d’accusation pèsent désormais contre lui, dont incitation à la désobéissance collective, appel public à commettre un crime et surtout incitation au terrorisme, le plus lourd.

Selon le parquet, Mondlane aurait « délibérément plongé le pays dans le chaos » à la suite de l’élection présidentielle contestée de l’automne dernier, remportée par Daniel Chapo, le candidat du Frelimo. Ces accusations font suite aux manifestations massives et parfois violentes qui ont éclaté après le scrutin, dénoncé comme frauduleux par plusieurs missions internationales d’observation.

Le ministère public reproche à Mondlane d’avoir utilisé les réseaux sociaux pour inciter à une « révolution », provoquant, selon l’acte d’accusation, la mort de centaines de personnes, la désorganisation de services publics et la fermeture de certaines frontières.

Mais pour l’intéressé, ces poursuites ne sont rien d’autre qu’une « manœuvre politique ». À la sortie de son entretien avec le procureur, dans une zone fortement surveillée du centre de Maputo, Mondlane s’est exprimé devant la presse : « Je n’ai fait que servir la nation en dénonçant une fraude massive. Aujourd’hui, nous sortons enfin du secret de l’enquête. Je vais répondre présent au procès avec sérénité. »

L’opposant reste pour l’instant libre, mais placé sous contrôle judiciaire. Aucune date d’audience n’a encore été communiquée. Le politologue Nicolas Delaunay, spécialiste du Mozambique au sein de l’International Crisis Group, estime que cette inculpation, bien que choquante, « n’est pas une surprise ». Elle s’inscrit, selon lui, dans un contexte de durcissement du régime face à toute contestation.

À l’approche d’un éventuel procès, Venancio Mondlane affirme qu’il sera défendu par une équipe d’avocats nationaux et internationaux. Son avenir politique, lui, reste suspendu à l’issue de cette procédure judiciaire aux résonances explosives.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *