Nouakchott durcit le ton contre la corruption au sommet de l’État
La cour d’appel de Nouakchott a condamné, ce mercredi, l’ancien président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz à 15 ans de prison ferme, alourdissant ainsi une première peine de 5 ans prononcée en juillet 2023. L’ex-chef de l’État, au pouvoir de 2008 à 2019, a été reconnu coupable d’enrichissement illicite, dans le cadre d’un vaste procès anticorruption sans précédent dans l’histoire du pays.
Le verdict est tombé au terme d’un procès en appel entamé le 13 novembre 2024, dans lequel l’ancien président comparaissait aux côtés d’une dizaine de personnalités politiques et économiques de haut rang, dont deux anciens Premiers ministres, des ex-ministres ainsi que des hommes d’affaires. Tous étaient poursuivis pour des faits de trafic d’influence, blanchiment d’argent et abus de pouvoir.
Selon l’accusation, Mohamed Ould Abdel Aziz aurait détourné des dizaines de millions de dollars issus de fonds publics pendant ses onze années à la tête de la Mauritanie. Les juges ont estimé que l’ancien président avait « utilisé l’appareil d’État à des fins personnelles », constituant ainsi un cas emblématique d’accaparement illégal de richesses nationales.
Cette condamnation marque un tournant dans la lutte contre la corruption en Mauritanie. Longtemps critiquée pour son opacité institutionnelle, la justice mauritanienne envoie, avec ce verdict, un signal fort d’indépendance et de fermeté.