La bataille judiciaire contre le décret de dissolution des partis politiques s’est ouverte, ce lundi 7 juillet 2025, au tribunal de grande instance de la Commune I à Bamako. Mais l’audience tant attendue a tourné court : les représentants de l’État malien, à travers la Direction générale du contentieux de l’État (DGCE), ont brillé par leur absence.

Cette première audience faisait suite à une série de recours déposés par d’anciens dirigeants de partis dissous, contestataires du décret du 13 mai dernier, jugé attentatoire aux libertés fondamentales garanties par la Constitution. Plusieurs actions ont été engagées : devant la Cour suprême pour contester la légalité du décret, et devant les juridictions ordinaires pour en contester les effets sur les droits civils et politiques.

Un procès sans adversaire

Malgré la mobilisation des avocats des partis dissous, l’absence de la DGCE a conduit à une suspension quasi immédiate de l’audience. Aucun avocat de l’État n’a répondu à la convocation, et ni la DGCE ni le parquet n’ont souhaité commenter cette non-comparution.

« Nous voulons des débats contradictoires », ont plaidé les conseils des requérants. Pour eux, il est essentiel que les autorités viennent défendre la légalité de leur décision devant la justice : « Nous voulons entendre les arguments de l’État et leurs fondements juridiques. »

Au-delà de l’enjeu juridique, l’audience avait aussi une portée symbolique. Elle se voulait une tribune publique pour défendre l’idée d’un État de droit, dans un contexte où la liberté d’expression et d’association est jugée en péril.

Une affaire politique avant d’être juridique

Pour les avocats des partis dissous, le cœur du débat dépasse la simple légalité du décret. « Il s’agit de libertés constitutionnelles : le droit de se réunir, de s’organiser, de participer à la vie politique », rappellent-ils. Ils espèrent que le juge d’instance constatera cette atteinte, avant que la Cour constitutionnelle ne tranche sur le fond.

Rendez-vous manqué, mais pas enterré

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