Un climat d’inquiétude plane sur la région de Ménaka, au nord-est du Mali, après l’enlèvement brutal de Sidi Barka, président de la société civile de la ville, survenu dans la soirée du 19 mai. Figure locale engagée dans la défense des droits des populations déplacées, il a été kidnappé par deux hommes armés non identifiés à proximité de son domicile.

Selon les témoignages recueillis auprès de proches et de notables locaux, Sidi Barka venait de quitter la mosquée, peu après la prière du soir, lorsqu’il a été intercepté par deux individus à moto. Ceux-ci ont tiré en l’air pour l’intimider, avant de l’embarquer de force. Ses chaussures et son chapelet retrouvés au sol marquent les seules traces visibles de l’enlèvement.

Reconnu pour son engagement sans relâche en faveur des déplacés internes fuyant les violences dans la région qu’elles soient le fait des jihadistes de l’État islamique au Sahel (EIS), de groupes armés ou même de l’armée malienne – Sidi Barka portait la voix des plus vulnérables dans une zone en proie à l’insécurité chronique.

Les autorités locales et la population s’interrogent sur l’identité des ravisseurs. Deux hypothèses principales sont avancées : la piste jihadiste, dans un contexte où l’EIS domine une grande partie de la région et a déjà enlevé des otages dans les zones frontalières du Niger, et la piste criminelle, relevant d’un acte crapuleux mené par des bandits locaux. À ce jour, aucune revendication ni demande de rançon n’a été communiquée.

Face à cette situation, l’armée malienne et les combattants du Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA) se sont mobilisés pour tenter de retrouver l’activiste.

Dans un contexte sécuritaire extrêmement tendu, cet enlèvement vient frapper une communauté déjà éprouvée. Des voix s’élèvent pour exiger sa libération immédiate et rappeler le rôle crucial que joue la société civile dans les efforts de résilience locale.

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