La Cour suprême du Mali exige des comptes aux partis politiques, malgré leur dissolution officielle en mai dernier. Ces formations ont jusqu’à fin juin pour présenter leurs états financiers, une mesure qui fait grincer des dents.

Nouvelle pression sur la classe politique malienne : la section des Comptes de la Cour suprême a donné aux partis politiques jusqu’à la fin du mois de juin pour justifier de l’usage des subventions d’État reçues ces 25 dernières années. Cette demande survient pourtant après la dissolution officielle de ces mêmes partis, décidée par les autorités de transition en mai 2025.

Objectif affiché : faire la lumière sur la gestion des fonds publics et prévenir tout détournement. En ligne de mire notamment, les 2,6 milliards de francs CFA distribués en 2018, année électorale marquante. Les partis doivent donc produire leurs relevés bancaires, bilans financiers et toute preuve liée à l’origine et l’utilisation des ressources perçues.

Mais la démarche suscite l’incompréhension, voire l’ironie. Me Mountaga Tall, du CNID-Faso Yiriwa Ton, a déclaré que le gouvernement « demande aux morts d’assister à leurs funérailles ». Quant à Amadou Koita, président du Parti socialiste Yelen Kura, il s’interroge sur la légitimité de cette exigence : « 1 500 personnes réunies lors des concertations nationales peuvent-elles remettre en cause un référendum qui a réuni 3 millions de Maliens ? »

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