Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (Jnim), affilié à al-Qaïda, a diffusé mardi soir une vidéo montrant des soldats maliens capturés lors de l’attaque du camp militaire de Boulikessi, le 1er juin dernier, dans la région de Douentza, au centre du Mali. L’organisation jihadiste a également revendiqué la détention d’un ressortissant iranien, employé par une entreprise turque.
Sur les images, vingt militaires maliens apparaissent, vêtus de boubous blancs ou bleus, assis sur des nattes dans une pièce vide. Chacun décline son identité et son grade. Le Jnim avait initialement revendiqué la capture de 22 soldats. L’absence de deux d’entre eux n’a pas été expliquée, bien que l’un des prisonniers mentionne la présence de blessés.
Les soldats, vraisemblablement filmés sous contrainte, déclarent être bien traités et lancent un appel au président de la transition, le général Assimi Goïta, pour qu’il intervienne en faveur de leur libération. Cette vidéo constitue la première preuve de vie depuis l’attaque meurtrière du 1er juin, au cours de laquelle une centaine de soldats maliens auraient perdu la vie, selon diverses sources. Le camp de Boulikessi a depuis été abandonné par les Forces armées maliennes (FAMa).
Le Jnim détient également d’autres militaires maliens capturés lors d’opérations antérieures, mais leur nombre reste inconnu. L’organisation retient aussi plusieurs dizaines de civils maliens en otage, parmi lesquels des enseignants, fonctionnaires, humanitaires et villageois accusés de ne pas coopérer avec les groupes jihadistes.
Dans le même temps, les rebelles indépendantistes du Front de libération de l’Azawad (FLA), engagés dans un conflit distinct, affirment détenir une vingtaine de soldats maliens ainsi que deux mercenaires russes du groupe Wagner. Contrairement au Jnim, le FLA précise ne pas pratiquer la prise d’otages civils, qualifiant ses captifs de « prisonniers de guerre ».
