Le meeting des partis politiques prévu le 3 mai 2025 à Bamako a été empêché par des soutiens de la transition et par la police, mais des centaines de Maliens ont exprimé leur contestation inédite contre la transition en cours. Les partis politiques maliens vont chercher à capitaliser et à élargir le mouvement, tandis que les autorités de transition tentent de maintenir le contrôle.
Le meeting des partis politiques a été empêché par des soutiens de la transition et par la police, mais des centaines de Maliens ont crié leur ras-le-bol de la transition, leur rejet du projet de dissolution des partis, leur refus du maintien des militaires au pouvoir et leur désir d’aller enfin aux élections. Cette expression populaire inédite semble avoir ouvert une brèche pour les opposants au régime de transition.
Les partis politiques maliens vont chercher à capitaliser et à élargir le mouvement. Une réunion de leurs dirigeants est prévue pour déterminer les prochaines étapes. Des procédures judiciaires sont envisagées contre les soutiens mobilisés par les autorités de transition pour empêcher la tenue du meeting. Les partis veulent aussi mobiliser leurs antennes en région et aller à la rencontre des organisations religieuses, des légitimités traditionnelles et des syndicats.
Le risque de répression est évidemment dans toutes les têtes, et constitue une limite de fait pour l’élargissement de la contestation. Les autorités de transition savent manier les accusations de « déstabilisation », de « complot » ou d' »atteinte au crédit de l’État » pour emprisonner les voix trop critiques.
La question qui se pose désormais est de savoir qui voudra s’engouffrer dans la brèche ouverte par la contestation inédite et dans quelle mesure. Les partis politiques maliens vont chercher à maintenir la pression sur les autorités de transition, tandis que ces dernières tenteront de maintenir le contrôle. La situation au Mali reste donc tendue et incertaine.