Face à la persistance de la transition militaire au Mali et à la dissolution des partis politiques par la junte au pouvoir, l’homme d’affaires et ex-candidat à la présidentielle Aliou Boubacar Diallo a annoncé la création du Front Patriotique de Résistance (FPR). Un mouvement d’opposition civique et pacifique, qui appelle à un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Depuis son exil, Aliou Boubacar Diallo a lancé un message fort à l’ensemble du peuple malien, tant à l’intérieur qu’au sein de la diaspora. Dans une déclaration publique, il a condamné « la prise de pouvoir par des voies anticonstitutionnelles » et dénoncé la dérive autoritaire du régime militaire actuellement en place.
« Le Front Patriotique de Résistance s’adresse à des millions de Maliens, de l’intérieur comme de la diaspora, pour que cette violation de notre Constitution cesse. »
Le FPR se veut un cadre d’action et de coordination pour toutes les forces démocratiques du pays, en réponse à la suppression des partis politiques et au gel du processus électoral.
Dans le sillage de cette initiative, Aliou Diallo a présenté un plan de sortie de crise, articulé autour de quatre piliers : Vérité, Reconnaissance, Réparation et Réconciliation (V3R). Ce schéma vise à restaurer la légitimité des institutions, panser les fractures sociopolitiques du pays, et reconstruire une gouvernance fondée sur la justice et la démocratie.
Ni violence ni silence
Bien qu’il s’oppose frontalement à la junte, Aliou Diallo rejette toute forme de violence. Il plaide pour une transition démocratique négociée et appelle les militaires à « retourner dans les casernes » et à organiser des élections libres et transparentes dans les plus brefs délais.
« La situation est grave. Nous ne devons plus rester passifs face à l’étouffement de la démocratie.
Aliou Boubacar Diallo n’est pas un inconnu sur la scène politique malienne. Candidat à la présidentielle de 2018, il était arrivé troisième sur plus d’une vingtaine de postulants. Homme d’affaires reconnu, notamment dans le secteur minier, il incarne depuis plusieurs années une alternative réformatrice au sein de l’élite politique du pays.