À l’occasion de la Conférence des Nations unies sur l’océan, les 8 et 9 juin, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva se rendra à Paris, avant de rejoindre Nice. Une visite symbolique, dans un contexte de retour du Brésil sur la scène diplomatique internationale, après des années de relative mise en retrait.

Deux ans après sa réélection, Lula poursuit un troisième mandat marqué par une diplomatie active et multilatérale. Après une intense séquence internationale de Tokyo à Moscou, de Tegucigalpa au Vatican – le chef d’État brésilien fera escale à Paris les 8 et 9 juin 2025, à l’invitation de la Conférence des Nations unies sur l’océan. L’occasion, aussi, de renforcer les liens franco-brésiliens, distendus depuis les années Bolsonaro.

Lula connaît bien la France. Dès avant sa première élection en 2002, il s’y engageait déjà en soutien aux socialistes français. Depuis, il y est revenu à plusieurs reprises, notamment pour participer au G8 en 2003 et pour des visites d’État. Mais après la parenthèse conservatrice de Michel Temer et Jair Bolsonaro (2016-2022), Paris avait perdu en visibilité dans la diplomatie brésilienne. Le retour de Lula à l’Élysée en 2023 avait marqué une volonté de réchauffement bilatéral, concrétisée par la visite d’Emmanuel Macron à Belém, en Amazonie, en mars 2024.

Pour autant, la France n’est plus au centre de la diplomatie brésilienne comme elle a pu l’être dans les années 2000. En 2025, Paris n’est que la douzième capitale visitée par Lula, après une série de déplacements marquant les priorités du président : ses partenaires régionaux (Argentine, Uruguay), les grands pôles mondiaux (Chine, États-Unis), mais aussi des partenaires stratégiques comme le Japon, les Émirats ou encore le Vatican.

Depuis janvier 2023, Lula multiplie les rendez-vous internationaux : 27 déplacements en 2023, 13 en 2024. Et l’année 2025 s’inscrit dans la même dynamique. Après avoir assisté à la prise de fonction du président uruguayen Yamandu Orsi, il s’est rendu en Asie, en Europe, en Amérique centrale et au Moyen-Orient. À Paris, il participera aux discussions sur la gouvernance des océans, mais aussi à des échanges bilatéraux avec Emmanuel Macron.

Le Brésil, sous Lula, affiche une ambition renouvelée : celle d’un pays émergent acteur de l’agenda mondial. À ce titre, le président brésilien a organisé ou participera à de multiples sommets du G20 au Brésil (2024), des BRICS (juillet 2025), jusqu’à la COP30 à Belém (novembre 2025).

À Paris, Lula entend défendre une gouvernance océanique équitable, inclusive et respectueuse des intérêts des pays du Sud. Mais cette visite pourrait aussi être l’occasion d’avancer sur d’autres dossiers : environnement, coopération militaire, investissements croisés et positionnement commun sur les grands enjeux multilatéraux.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *