La crise politique libyenne a connu un nouvel épisode tendu ce mardi 8 juillet. Mohamad Hammad, Premier ministre du gouvernement parallèle basé à l’Est du pays, a sommé une délégation européenne de quitter immédiatement le territoire libyen après son arrivée à Benghazi. Il accuse les représentants européens, ministres grec, italien, maltais, et un commissaire européen d’avoir violé les normes diplomatiques en ne le rencontrant pas officiellement.

Cette délégation s’était auparavant rendue à Tripoli pour rencontrer le Premier ministre reconnu par la communauté internationale, Abdelhamid Dbeibah, avec qui elle a évoqué le lancement d’une campagne contre la traite des êtres humains, soutenue par plusieurs pays européens. Le déplacement à Benghazi devait inclure une rencontre avec le maréchal Khalifa Haftar, mais ce dernier aurait exigé un échange avec Hammad également. Devant le refus de la délégation, celle-ci a été expulsée, un geste qualifié d’« événement sans précédent » par Athènes.

Pour la partie libyenne de l’Est, cette expulsion serait une défense de la « souveraineté nationale », face à une diplomatie européenne jugée partiale. Une lecture que réfute le ministre grec des Migrations, qui y voit une réaction aux pressions européennes sur la question migratoire.

Dans ce contexte, Amnesty International rappelle que la coopération entre l’UE et la Libye dans le domaine migratoire est « dépourvue de moralité », dénonçant les violations massives des droits humains subies par les migrants dans le pays. L’ONG appelle Bruxelles à réexaminer en profondeur son partenariat avec les autorités libyennes.

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