Après un an de détention en Algérie, l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal a été gracié mercredi 12 novembre par le président Abdelmadjid Tebboune. Une issue heureuse à une affaire devenue hautement diplomatique — mais où la médiation allemande a joué un rôle clé, bien plus que celle de la France.
Selon plusieurs sources parlementaires, c’est Berlin qui a mené les négociations, à la demande discrète de Paris, face à des relations toujours tendues entre la France et l’Algérie. L’Allemagne, forte de liens plus apaisés avec Alger, aurait obtenu la grâce présidentielle après plusieurs mois d’échanges.
Le président allemand Frank-Walter Steinmeier avait d’ailleurs publiquement demandé la libération de l’écrivain en début de semaine, saluant « les relations d’amitié et de confiance » entre les deux pays. Deux jours plus tard, un avion militaire allemand a ramené Boualem Sansal à Berlin.
À Paris, la nouvelle a suscité un large soulagement, notamment à l’Assemblée nationale. Le président Emmanuel Macron a remercié Berlin pour « une coopération décisive » et salué « le fruit d’efforts constants, dans le respect et la discrétion ».
Si l’affaire se conclut sur une note positive, elle met toutefois en lumière l’affaiblissement de la diplomatie française dans la région, contrainte de passer par un partenaire européen pour obtenir la libération de l’un de ses écrivains les plus emblématiques.






