Contrairement aux affirmations triomphantes de Donald Trump, les frappes aériennes menées par les États-Unis contre les installations nucléaires iraniennes n’auraient pas mis fin au programme atomique de Téhéran. C’est ce que révèle un rapport confidentiel de la Defense Intelligence Agency (DIA), fuité à la presse par un lanceur d’alerte et confirmé dans son existence par la Maison Blanche.

Selon ce document préliminaire, les bombardements menés dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 juin contre les sites de Fordo, Natanz et Ispahan n’ont pas détruit les centrifugeuses principales ni neutralisé les stocks d’uranium hautement enrichi. Le rapport estime que « le programme nucléaire iranien serait au mieux retardé de quelques mois ».

Deux jours après les frappes, le président Donald Trump avait affirmé que les installations iraniennes visées étaient « complètement détruites ». Une déclaration réaffirmée ce mercredi, malgré la publication des conclusions du rapport militaire.

Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison Blanche, a confirmé l’authenticité du rapport classifié, tout en dénonçant une fuite « erronée, illégale et motivée politiquement ». Sur le réseau social X (anciennement Twitter), elle a accusé les médias de vouloir « discréditer les pilotes américains et la réussite du président ».

Les frappes aériennes, menées dans le cadre de l’opération Midnight Hammer, auraient scellé les entrées de certains complexes nucléaires, sans pour autant en détruire les parties souterraines, selon les experts cités dans le rapport. Les centrifugeuses principales seraient toujours en état de fonctionnement.

Autre point préoccupant : les 400 kilos d’uranium enrichi que les services de renseignement soupçonnaient d’être stockés dans les sites visés n’ont pas été retrouvés. Ils auraient été déplacés peu de temps avant l’opération.

Alors qu’une audition confidentielle devait se tenir mardi devant des commissions du Congrès pour faire le point sur l’efficacité des frappes, la réunion a été annulée à la dernière minute, officiellement pour cause d’indisponibilité des intervenants. Une justification qui n’a pas convaincu plusieurs parlementaires.

Hakeem Jeffries, leader des démocrates à la Chambre des représentants, s’est montré particulièrement virulent :

« Je n’ai pas dit que les faits ont été déformés. Je dis qu’aucune preuve n’a été fournie au Congrès ni au peuple américain que le programme nucléaire iranien a été totalement démantelé. »

Face à la polémique croissante, Donald Trump a répliqué sur son réseau Truth Social, en citant son secrétaire à la Défense :

« Tous ceux qui disent que les bombes n’ont pas tout détruit veulent seulement miner la réussite du président. »

Si ces informations se confirment, l’administration américaine pourrait être contrainte de revoir sa stratégie face à l’Iran. D’autant plus que Téhéran, pour l’heure, n’a pas officiellement commenté l’ampleur des dégâts subis, laissant planer le doute sur l’état réel de son programme nucléaire.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *