Le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a déclaré ce samedi que les relations entre le Mali et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) entraient dans une « phase d’apaisement et de réalisme ». Il s’exprimait depuis le plateau de la chaîne togolaise New World TV, dans un entretien de fond sur l’évolution des liens entre Bamako et l’institution régionale.
« Nous entrons dans une phase d’apaisement et de réalisme avec la Cédéao », a affirmé le chef de la diplomatie malienne, tout en excluant clairement un retour du Mali au sein de l’organisation communautaire. « Les discussions en cours ne visent nullement un retour quelconque. Ce qui est envisagé maintenant, c’est un dialogue d’entité à entité. D’une part, la Cédéao qui regroupe douze États membres, et d’autre part, l’Alliance des États du Sahel (AES) qui en compte trois. »
Ce positionnement s’inscrit dans la volonté affichée par Bamako de redéfinir ses relations régionales sur de nouvelles bases, après l’annonce en 2024, avec le Burkina Faso et le Niger, du retrait de ces trois pays de la Cédéao.
Abdoulaye Diop insiste sur la nécessité d’une coordination rigoureuse autour des modalités pratiques du retrait, notamment en matière de libre circulation des personnes, de coopération commerciale et de gestion des institutions communes. « Il faut regarder comment cela va se traduire concernant la libre circulation des personnes, le siège des organes, les différents mécanismes à mettre en place pour que ceci puisse se faire de façon organisée, et que l’on n’ait pas un désengagement en désordre », a-t-il souligné.
Le ministre reste néanmoins ouvert à la coopération régionale, appelant à la préservation des acquis économiques historiques. « Beaucoup de pays veulent entretenir une relation constructive avec nos États. Il s’agit maintenant de trouver un accord qui préserve cet espace commercial que nous avons bâti depuis l’indépendance. »
Alors que l’AES cherche à affirmer son autonomie stratégique et politique, les propos du ministre témoignent d’un virage diplomatique : plus distant, mais moins conflictuel. Un dialogue entre blocs, plutôt qu’un retour dans le giron communautaire, semble désormais être la ligne privilégiée.