À Kinshasa, la chaîne de télévision privée Antenne A a été le théâtre d’une spectaculaire descente de la police militaire congolaise ce mardi 29 juillet. Près de quarante militaires, en tenue de combat et identifiables par leurs brassards « PM », ont investi les locaux de cette station pionnière de l’audiovisuel congolais dès l’aube, semant la stupeur parmi les employés.

Les faits se sont déroulés dans la commune huppée de la Gombe, au cœur de la capitale congolaise, où se trouve le siège d’Antenne A, considérée comme la plus ancienne chaîne de télévision privée encore en activité dans le pays. Selon des témoins sur place, les militaires sont arrivés à bord de trois véhicules tout-terrain peu après 7 heures du matin. Les abords du bâtiment ont immédiatement été verrouillés, empêchant toute entrée ou sortie pendant plusieurs heures.

Objectif de cette opération : la recherche d’un équipement satellite supposé être utilisé par la chaîne. « Ils parlaient d’une valise satellitaire, mais ici, nous ne disposons d’aucun dispositif de ce type », témoigne un cadre technique ayant assisté à la scène. Faute de trouver l’équipement en question, les militaires ont exigé de rencontrer la direction. Celle-ci étant absente au moment de la descente, un réalisateur a été conduit au Conseil national de cyberdéfense pour interrogatoire.

La direction de la chaîne s’est dite profondément choquée par cette intervention jugée disproportionnée. « Nous faisons du divertissement, de l’information générale, nous ne sommes pas un média d’opinion ni politique. Notre ligne est claire depuis plus de 30 ans », a rappelé John Ngombua, directeur des informations d’Antenne A. Il déplore une intimidation injustifiée et espère que de tels événements ne se reproduiront plus.

Cet incident soulève des questions dans les milieux médiatiques congolais sur les motivations réelles de l’intervention, à l’heure où les tensions politiques persistent à l’approche d’échéances électorales et où les libertés de la presse sont de plus en plus scrutées.

La police militaire n’a, pour l’heure, fourni aucune explication officielle sur l’opération.

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