La fragile coalition au pouvoir en Israël vacille. Deux partis ultra-orthodoxes, piliers du gouvernement de Benjamin Netanyahu, menacent de faire chuter l’exécutif en réaction à une tentative d’imposer le service militaire aux étudiants en yeshiva, traditionnellement exemptés.

Le Shass et le Judaïsme unifié de la Torah, les deux principales formations représentant les juifs ultra-orthodoxes (Haredim), ont annoncé leur intention de soutenir mercredi un projet de loi visant à dissoudre la Knesset. Une manœuvre qui, si elle franchit les quatre étapes législatives nécessaires, mènerait à des élections anticipées.

Au cœur de la crise : le débat explosif sur la conscription des Haredim. Depuis la création de l’État d’Israël, les étudiants des écoles talmudiques bénéficient d’une exemption du service militaire. Mais dans un contexte de guerre à Gaza et de besoins croissants en effectifs, le gouvernement cherche à réviser cette politique.

Le président de la commission de la Défense, Yuli Edelstein (Likoud), pousse pour une loi visant à sanctionner les réfractaires au service militaire, suscitant la colère des partis ultra-orthodoxes. Ces derniers exigent l’adoption immédiate d’un texte garantissant à long terme l’exemption pour les étudiants en religion.

Environ 80 000 jeunes Haredim âgés de 18 à 24 ans sont actuellement éligibles au service militaire, selon le Times of Israel, mais ne sont pas enrôlés. L’armée israélienne, engagée sur plusieurs fronts, affirme manquer de 12 000 soldats, dont 7 000 combattants.

Face à cette situation, la pression s’intensifie sur le gouvernement. L’opinion publique, elle aussi, semble favorable à un changement. Un sondage publié en mars par Israel Hayom montre que 85 % des juifs israéliens soutiennent une réforme de la conscription des Haredim, dont 41 % souhaitent la rendre obligatoire.

La menace de crise politique a également suscité l’inquiétude de Washington. L’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, a rencontré plusieurs responsables ultra-orthodoxes pour tenter de désamorcer la tension.

Si le projet de loi pour dissoudre la Knesset est voté mercredi, trois autres lectures seront nécessaires avant qu’il n’entre en vigueur. Le processus pourrait s’étendre jusqu’à la fin du mois de juillet, date prévue pour la fermeture estivale du Parlement.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *