Depuis début juin, la capitale guinéenne, Conakry, vit au rythme de pluies diluviennes qui provoquent des inondations de grande ampleur. Quartiers envahis par les eaux, habitations détruites, pertes humaines : le bilan s’alourdit jour après jour, et la détresse des sinistrés s’intensifie.

« L’eau est rentrée dans la maison, tout est gâté ! L’État, il veut nous aider ou quoi ? », s’emporte une habitante excédée par la situation.

Selon les chiffres de l’Agence nationale de gestion des urgences et catastrophes humanitaires, au moins 15 personnes ont péri depuis le début de la saison des pluies à Conakry et dans les zones périphériques. Un chiffre inquiétant comparé à l’année précédente, où six décès seulement avaient été enregistrés sur l’ensemble du territoire.

Des quartiers submergés, des familles déplacées

Les zones les plus touchées incluent Coléah et Coronthie dans la capitale, ainsi que les villes voisines de Coyah et Dubréka. Face à la montée des eaux, plus de 1 200 ménages ont dû quitter leurs habitations, souvent dans l’urgence.

Plusieurs centres d’hébergement temporaires ont été ouverts pour accueillir les sinistrés. « À Coléah, 189 personnes sont logées ici. À Coyah, on compte plus de 100 déplacés. D’autres sont installés à Coronthie. Mais cette prise en charge reste temporaire », explique Lancéi Touré, directeur de l’Agence nationale.

Des causes structurelles connues mais peu traitées

Si les pluies sont intenses, les causes des inondations récurrentes sont surtout humaines et structurelles. « Ce sont les constructions anarchiques, les caniveaux bouchés, les installations dans les bas-fonds », souligne Lancéi Touré, pointant une urbanisation incontrôlée dans des zones à risque.

Un mois d’août sous haute surveillance

Et la situation pourrait encore empirer. Le service national de la météorologie annonce des précipitations encore plus abondantes tout au long du mois d’août, augmentant les risques pour les populations déjà fragilisées.

Dans les quartiers sinistrés, les appels à l’aide se multiplient. « On n’a jamais vu une inondation pareille. Je demande au gouvernement de nous venir en aide, car nous souffrons énormément », implore Mohamed Lamine Kaba, habitant de Coronthie.

Alors que les eaux continuent de monter, la pression s’accentue sur les autorités guinéennes pour apporter des solutions durables à une crise récurrente devenue, cette année, particulièrement dramatique.

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