Le système éducatif nigérien traverse une nouvelle zone de turbulences. Depuis le lundi 12 mai, un mouvement de grève d’une ampleur exceptionnelle paralyse les écoles du pays. À l’appel d’un collectif de 28 syndicats, plus de 150 000 enseignants ont suspendu leurs activités pour une durée de 72 heures. Cette mobilisation marque une première depuis l’arrivée de la junte au pouvoir, illustrant un ras-le-bol grandissant au sein du secteur éducatif.

La Dynamique des syndicats du secteur de l’éducation et de la formation, qui regroupe les principaux syndicats d’enseignants du pays, a répondu unanimement à l’appel à la grève. Selon Laouali Issoufou, secrétaire général du Syndicat national des enseignants du Niger, le mouvement est massivement suivi, aussi bien à Niamey qu’en région. Les établissements publics, de la maternelle au lycée, en passant par l’enseignement professionnel, sont quasiment tous fermés.

Parmi les revendications figurent le recrutement sans concours des enseignants contractuels dans la fonction publique, le paiement régulier des pécules et des rappels de salaires, ainsi que des garanties de sécurité pour les enseignants en poste dans les zones à risques. Autant de demandes récurrentes qui, selon les syndicats, n’ont reçu que peu de réponses concrètes de la part des autorités de transition.

Le mouvement a reçu le soutien de l’Union démocratique des travailleurs du Niger (UDTN), qui a salué dans un communiqué du 13 mai des revendications « justes et légitimes ». Un appui qui renforce la portée nationale de cette grève.

Ce mouvement social intervient dans un contexte politique tendu, où la junte, au pouvoir depuis un coup d’État, peine à répondre aux attentes socio-économiques. L’ampleur de cette mobilisation pourrait constituer un test pour la capacité de la transition à dialoguer avec les forces vives du pays.

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