L’ancienne première dame du Gabon, Sylvia Bongo Ondimba, et son fils Noureddin Bongo Valentin, ont été libérés dans la matinée du 9 mai, après plusieurs mois de détention à la suite du coup d’État militaire du 30 août 2023. Selon des sources proches du dossier, ils ont rejoint Ali Bongo Ondimba dans sa résidence surveillée à Libreville.
Sylvia et Noureddin Bongo avaient été arrêtés dans la foulée de la chute du régime d’Ali Bongo, lorsque les militaires, menés par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, avaient pris le pouvoir, mettant fin à plus de cinquante ans de règne dynastique. Leur détention avait suscité des critiques, notamment de la part d’organisations internationales et de l’Union Africaine.
Une libération sous pression diplomatique
Selon la chaîne TV5 Monde, la libération de Sylvia et Noureddin Bongo fait suite à une résolution de l’Union Africaine, qui avait exigé le respect des droits de l’Homme au Gabon. L’organisation continentale avait conditionné la levée de ses sanctions à des avancées sur le plan politique et humanitaire.
Le 30 avril dernier, l’Union Africaine a levé les sanctions imposées au Gabon après le retour à l’ordre constitutionnel, marqué par l’élection du général Oligui Nguema à la présidence du pays, le 12 avril.
Santé fragilisée par une grève de la faim
Selon une source proche de leurs avocats, Sylvia et Noureddin Bongo auraient été transférés en secret à l’hôpital militaire Omar Bongo Ondimba le 1er mai, après une grève de la faim prolongée. Sylvia Bongo aurait nécessité des soins médicaux urgents en raison d’une perte de poids importante et d’un affaiblissement général. Son fils Noureddin souffrirait quant à lui d’un tympan perforé, nécessitant une intervention chirurgicale.
Les deux anciens détenus auraient été libérés ensemble, le matin du 9 mai, dans un état de santé jugé préoccupant par leur entourage.
Un climat politique encore fragile
Cette libération marque une étape importante dans la transition politique en cours au Gabon, mais laisse également entrevoir les tensions encore vives autour de l’ancien régime. Alors que le pouvoir actuel tente d’asseoir sa légitimité, la réconciliation nationale reste un défi majeur.