Le président gabonais Brice Oligui Nguema a annoncé ce dimanche, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, la création prochaine de son propre parti politique. La cérémonie officielle de lancement est prévue pour le samedi 28 juin au Palais des sports de Libreville.

Dans une mise en scène sobre, filmé sous un arbre et entouré d’un groupe de fidèles collaborateurs, le chef de l’État a appelé les Gabonais à se mobiliser pour ce qu’il décrit comme « l’avènement de notre mouvement », dont le nom n’a pas encore été révélé.

« Le suffrage universel que vous m’avez accordé exige désormais la mise en place d’un outil politique capable de rassembler toutes les énergies constructives de notre nation », a-t-il déclaré, précisant que l’assemblée générale constitutive se tiendrait à 10 heures ce samedi 28 juin.

Cette annonce marque un tournant pour Brice Oligui Nguema, élu le 12 avril dernier à la tête du pays en tant que candidat indépendant, à l’issue d’un scrutin présidentiel remporté avec une large avance.

Dans le paysage politique gabonais, la nouvelle a rapidement fait réagir. Si le droit du président à créer une formation politique n’est pas contesté, certains opposants questionnent la pertinence de cette initiative. Jean-Rémy Yama, figure de l’opposition et ancien syndicaliste, estime que « cette initiative n’était pas nécessaire, car la Constitution donne déjà tous les pouvoirs au président, à tel point qu’il n’a même plus besoin de majorité à l’Assemblée ». Il voit dans ce nouveau parti le risque de « reproduire les mêmes dérives observées avec le Parti Démocratique Gabonais (PDG) », ancien parti dominant sous le régime Bongo.

L’annonce du chef de l’État intervient alors que le Parlement vient d’adopter, le 17 juin dernier, une nouvelle loi sur les partis politiques, visant à réduire drastiquement leur nombre. Cette réforme s’inscrit dans les recommandations du Dialogue national inclusif organisé en avril, qui suggérait une consolidation autour de trois ou quatre grandes formations, contre plus d’une centaine aujourd’hui.

Certains analystes estiment que la création du parti présidentiel pourrait redessiner le paysage politique gabonais, notamment en prélude aux législatives prévues en 2026. D’autres y voient une manœuvre de centralisation du pouvoir autour de la figure du président, à l’instar des pratiques des anciens régimes.

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