Moins de deux semaines après son investiture, le nouveau chancelier allemand Friedrich Merz a prononcé ce mercredi sa première déclaration de politique générale devant le Bundestag. Un discours résolument tourné vers l’extérieur, marqué par la promesse forte de doter l’Allemagne de la « plus puissante armée conventionnelle d’Europe ».
Face aux députés, le dirigeant conservateur a consacré l’essentiel de son allocution à la politique étrangère, mettant en garde contre la menace russe et appelant à un sursaut stratégique. « La force repousse les agresseurs, la faiblesse invite à l’agression », a-t-il lancé, dans un message direct adressé à Moscou mais aussi à ses partenaires européens.
Réarmer pour rassurer
Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année, Merz a réaffirmé un soutien « inconditionnel » à Kiev. « Une paix est nécessaire, mais elle ne saurait être dictée contre la volonté des Ukrainiens », a-t-il insisté, accusant la Russie de poursuivre des ambitions territoriales bien au-delà de l’Ukraine.
Le chancelier a déclaré que le gouvernement fédéral fournirait « toutes les ressources nécessaires » à la Bundeswehr pour en faire la force conventionnelle de référence sur le continent. « C’est une responsabilité historique pour le pays le plus peuplé et économiquement le plus puissant d’Europe », a-t-il ajouté, affirmant que cette attente était partagée – voire « exigée » – par les alliés de l’Allemagne.
Relancer le moteur économique allemand
Au-delà du réarmement, Friedrich Merz a évoqué la nécessité de redynamiser l’économie allemande, actuellement en récession. Il a promis des réformes ambitieuses dans le cadre du contrat de coalition entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates, et s’est engagé à redonner à l’Allemagne son rôle de « locomotive économique » en Europe.