Washington impose un ultimatum sécuritaire de 60 jours à plusieurs États africains
Les États-Unis pourraient prochainement interdire l’entrée sur leur territoire à des ressortissants de 25 pays africains. Selon une note diplomatique confidentielle consultée par le Washington Post puis confirmée par Reuters, l’administration américaine prévoit d’étendre sa politique de restrictions migratoires à 36 pays, dont une majorité africaine.
Parmi les pays concernés figurent notamment la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Niger ou encore le Nigeria. Les gouvernements de ces pays ont reçu, samedi 14 juin 2025, un courrier signé par le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, leur donnant un délai de 60 jours pour satisfaire à certaines exigences de sécurité.
L’administration américaine reproche à ces États leur incapacité à fournir des documents d’identité fiables, une présence importante de fraudes administratives, ou encore le non-respect des délais de visa par leurs ressortissants une fois arrivés aux États-Unis.
Ces nouveaux critères de contrôle s’inscrivent dans une politique migratoire durcie, justifiée par des impératifs de sécurité nationale. Début juin déjà, 12 pays, dont le Tchad, Haïti et la République du Congo, avaient fait l’objet d’interdictions similaires.
Cette mesure suscite une vive inquiétude dans plusieurs capitales africaines. Elle pourrait impacter les liens économiques, diplomatiques et humains entre le continent africain et les États-Unis, notamment en ce qui concerne les étudiants, les entrepreneurs et les membres de la diaspora.
Certains observateurs dénoncent une politique discriminatoire et généralisée, susceptible d’aggraver les tensions entre Washington et plusieurs gouvernements africains, au moment même où la Chine et la Russie renforcent leur influence diplomatique sur le continent.
Voici la liste des 25 pays africains mentionnés dans le document : Angola, Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Cameroun, Côte d’Ivoire, République Démocratique du Congo, Djibouti, Égypte, Éthiopie, Gabon, Gambie, Ghana, Liberia, Malawi, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Soudan du Sud, Tanzanie, Ouganda, Zambie, Zimbabwe.
Si ces pays ne se conforment pas aux exigences américaines d’ici mi-août 2025, leurs ressortissants pourraient se voir refusés l’entrée sur le territoire américain, quelles que soient les raisons de leur voyage.