La Russie et l’Ukraine ont franchi un nouveau jalon ce vendredi dans le cadre de leur coopération humanitaire en procédant à un échange massif de prisonniers. Au total, 780 personnes ont été libérées dans la première étape d’un accord prévoyant l’échange de 1 000 prisonniers de chaque côté.
Selon les autorités russes, 270 soldats et 120 civils, dont plusieurs habitants de la région de Koursk capturés lors de l’offensive ukrainienne de l’été 2024, ont été rapatriés. Kiev a de son côté récupéré un nombre équivalent de militaires et civils, parmi lesquels figuraient des membres de la marine, des forces aéroportées, de la défense territoriale, de la garde nationale et des gardes-frontières.
Cet échange, inédit par son ampleur, découle des discussions directes tenues entre les délégations russe et ukrainienne à Istanbul mi-mai. Malgré l’absence d’avancées majeures sur le plan diplomatique, cet accord marque un rare succès tangible après plus de trois années de guerre.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué cette opération comme une priorité nationale : « Il est très important de récupérer tous les prisonniers. Nous n’abandonnerons personne. » D’autres échanges sont prévus pour les jours à venir, notamment samedi et dimanche.
À Washington, le président américain Donald Trump a réagi à l’annonce sur son réseau Truth Social, se félicitant de cette avancée : « Félicitations aux deux parties pour cette négociation. Cela pourrait conduire à quelque chose d’énorme ??? »
Malgré ces gestes d’apaisement, la méfiance demeure. Les deux camps continuent de s’accuser mutuellement de violations des Conventions de Genève sur le traitement des prisonniers. La Russie, en particulier, est critiquée pour l’opacité entourant le sort de nombreux captifs ukrainiens, et pour les procès régulièrement organisés dans les territoires occupés, en violation du droit international.
Selon Kiev, près de 10 000 Ukrainiens sont encore détenus en Russie ou dans les zones sous contrôle russe. Chaque échange révèle son lot de disparus retrouvés ou de survivants longtemps considérés comme morts.