Le président américain Donald Trump a lancé une nouvelle salve contre les BRICS et les pays qui s’en rapprochent. Dans un message publié dimanche soir sur sa plateforme Truth Social, il a menacé d’imposer 10% de droits de douane supplémentaires à « tout pays s’alignant sur les politiques anti-américaines des BRICS », un groupe de dix grandes puissances émergentes.

« Il n’y aura pas d’exception à cette politique », a déclaré l’ancien président, candidat à sa réélection en novembre prochain, sans apporter davantage de précisions sur les critères d’alignement ni sur les pays visés.

Donald Trump a annoncé que des lettres officielles de menace tarifaire seraient envoyées dès ce lundi à 16h TU à plusieurs gouvernements identifiés comme « récalcitrants » dans les négociations commerciales avec Washington. Il évoque des « droits de douane exorbitants » si ces pays persistent à favoriser des accords ou des coopérations stratégiques avec les BRICS au détriment des États-Unis.

Cette sortie intervient alors que les BRICS, élargis à dix membres depuis janvier 2024 (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, Iran, Arabie saoudite, Égypte, Émirats arabes unis et Éthiopie), multiplient les initiatives pour dédollariser leurs échanges et renforcer leur coopération économique et géopolitique face à l’Occident.

Pour de nombreux analystes, cette déclaration s’inscrit dans la stratégie électorale de Donald Trump, qui mise sur un discours protectionniste et nationaliste pour séduire sa base électorale. Il avait déjà, lors de son précédent mandat, engagé une guerre commerciale avec la Chine. Cette fois, c’est l’axe Sud-Sud en pleine expansion qui semble dans sa ligne de mire.

La menace d’une nouvelle vague de protectionnisme américain suscite l’inquiétude de plusieurs chancelleries. De nombreux pays d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie, bien que non membres des BRICS, entretiennent des relations croissantes avec le groupe dans un contexte de rééquilibrage mondial des puissances.

Le secrétaire général de l’Union africaine a immédiatement réagi, dénonçant une « logique de chantage économique » et appelant à une « réponse collective et ferme ».

Alors que le sommet des BRICS est prévu dans un mois à Moscou, cette annonce pourrait renforcer les clivages géopolitiques actuels. Entre l’élargissement du groupe BRICS, les tensions autour du dollar, et les ambitions américaines de reconquête commerciale, le monde semble s’enfoncer un peu plus dans une logique de blocs antagonistes.

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