En marge du Cyber Africa Forum 2025, la ministre béninoise du Numérique alerte sur les défis de l’intelligence artificielle en cybersécurité et appelle les investisseurs à mieux s’ancrer dans les réalités africaines.

L’intelligence artificielle (IA) s’impose comme un outil clé dans la lutte contre les cybermenaces. Mais elle peut tout autant en devenir le carburant. C’est l’un des messages portés par Aurélie Adam Zoumarou, ministre du Numérique et de la Digitalisation du Bénin, lors du Cyber Africa Forum 2025 organisé à Cotonou.

« L’IA permet de prévenir les attaques, mais elle renforce aussi les capacités des cybercriminels », prévient-elle.
« Il faut apprendre à anticiper l’imprévisible. »

Si l’État béninois se montre proactif à travers des concours de talents, des mécanismes de labellisation de start-up ou encore des partenariats public-privé , la ministre insiste sur la nécessité d’un écosystème plus solide, impliquant pleinement les entreprises locales.

« Le développement de la cybersécurité ne peut pas reposer uniquement sur le secteur public. Il est essentiel de créer les conditions pour que les start-up africaines puissent croître et innover », explique-t-elle.

La première cohorte de jeunes pousses béninoises labellisées dans la cybersécurité témoigne, selon elle, d’une volonté politique affirmée de structurer un secteur stratégique.

Mais pour que l’écosystème numérique africain décolle, encore faut-il que les investisseurs s’adaptent aux réalités du continent. C’est là que le bât blesse, selon la ministre :

« Nous avons besoin d’investisseurs patients, qui comprennent nos dynamiques locales. En Afrique, les cycles sont différents, les rythmes aussi. Ce n’est pas un modèle à copier-coller. »

Elle appelle à une approche plus contextualisée, fondée sur la compréhension des besoins spécifiques des entrepreneurs africains, et à une prise de risque plus mesurée mais constante.

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