À Libreville, le Parti démocratique gabonais (PDG) est au cœur d’une lutte de pouvoir inédite. Deux directions opposées revendiquent le contrôle du parti fondé par Omar Bongo, près d’un an après la chute de son fils, Ali Bongo, renversé par un coup d’État.
Ce lundi 21 juillet 2025, les tensions s’exacerbent autour du siège du PDG. Les cadres nommés par Ali Bongo, désormais en exil à Londres, annoncent vouloir s’y réunir malgré l’occupation du bâtiment par une autre direction, issue d’un congrès tenu en janvier dernier. « S’il nous est interdit d’entrer, un huissier constatera le blocage », a prévenu Ali Akbar Onanga Y’Obegue, secrétaire général désigné par Ali Bongo.
L’ancien président continue d’affirmer qu’il reste à la tête du PDG et entend restructurer le parti à distance. Il a confié la mission à Onanga Y’Obegue, avec l’objectif de préparer les prochaines échéances électorales. Son adjoint, Arthur Benga Ndjémé, dirigera la réunion prévue ce lundi.
Mais en face, une nouvelle direction a déjà pris place. Blaise Louembé, élu président du PDG lors du congrès du 31 janvier 2025, et Angélique Ngoma, secrétaire générale, bénéficient d’un appui officieux des nouvelles autorités gabonaises. Pour eux, la situation est claire : « Il n’y a qu’un seul bureau exécutif légitime. »
Ce bras de fer illustre les fractures internes profondes qui minent l’ancien parti au pouvoir, encore influent dans plusieurs régions du pays. En toile de fond : le sort politique d’Ali Bongo, qui cherche à conserver une emprise sur la formation malgré son éloignement, face à une direction qui revendique son ancrage local et sa légitimité démocratique.
Alors que le PDG tente de se repositionner dans un paysage politique bouleversé, ce duel d’appareils pourrait préfigurer de nouvelles batailles à venir… dans les urnes comme dans les tribunaux.