Alors que le conflit entre Israël et l’Iran continue de faire rage depuis le 13 juin, avec des bilans humains de plus en plus lourds, la Guinée-Bissau, par la voix de son président Umaro Sissoco Embaló, a pris une position remarquée. Lors d’un discours prononcé ce week-end, le chef de l’État a lancé une mise en garde inédite : son pays pourrait « intervenir » pour mettre fin aux hostilités si celles-ci se poursuivent.

« Nous dirons à nos frères d’Israël et d’Iran d’arrêter la guerre immédiatement », a-t-il déclaré depuis Bissau, à l’occasion de l’inauguration d’un tronçon de l’autoroute reliant l’aéroport de la capitale à la ville voisine de Safim. « Sinon, la Guinée-Bissau sera contrainte de prendre les mesures appropriées pour y mettre fin », a ajouté le président, sous les applaudissements d’une foule de partisans.

Une sortie inattendue qui contraste avec le ton plus diplomatique adopté jusqu’ici par d’autres pays d’Afrique de l’Ouest.

Dans son allocution, le président Embaló a déploré la violence croissante dans plusieurs régions du monde, évoquant un climat international devenu, selon lui, « complexe et violent ». Il a appelé la communauté internationale à sortir de la passivité et à agir pour mettre fin à ce qu’il a qualifié de « tragédie humaine inacceptable ».

D’après les derniers chiffres communiqués par les autorités des deux camps, les hostilités ont déjà coûté la vie à 224 personnes en Iran, majoritairement des civils selon le ministère iranien de la Santé, tandis que 24 morts ont été recensés côté israélien depuis le début des ripostes de Téhéran.

Avant la Guinée-Bissau, le Bénin et le Nigeria avaient exprimé leur préoccupation profonde face à l’escalade des violences, appelant au dialogue et à la désescalade. Mais aucun autre dirigeant africain n’était allé jusqu’à menacer d’une intervention directe, même symbolique.

La déclaration d’Umaro Sissoco Embaló suscite déjà des réactions sur les réseaux sociaux et dans les milieux diplomatiques, certains saluant son franc-parler, d’autres s’interrogeant sur la portée réelle d’une telle menace venant d’un pays aux moyens militaires limités.

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