Une onde de choc traverse les familles des victimes du crash du Boeing 737 Max d’Ethiopian Airlines. Vendredi 23 mai, le ministère américain de la Justice a annoncé avoir conclu un accord avec le constructeur Boeing, mettant fin aux poursuites pénales engagées à son encontre. En échange, l’avionneur versera 444 millions de dollars à un fonds d’indemnisation destiné aux proches des victimes.

Cet arrangement, qui évite à Boeing un procès pénal prévu pour le 23 juin, suscite une vive indignation. « Je suis scandalisée par cette décision », déclare Catherine Berthet, mère de Camille, une Française de 28 ans décédée dans l’accident du 10 mars 2019. « Le ministère de la Justice profite de notre dispersion à travers le monde et de notre méconnaissance du système américain. »

L’avocat des familles, Me Paul Russell, dénonce un accord « sans précédent et manifestement inapproprié » pour ce qu’il qualifie de « crime d’entreprise le plus meurtrier de l’histoire des États-Unis ». Il rappelle que les deux crashs – celui de Lion Air en Indonésie en octobre 2018 et celui d’Ethiopian Airlines cinq mois plus tard – ont coûté la vie à 346 personnes. Des défaillances du logiciel anti-décrochage MCAS, couplées à une formation insuffisante des pilotes, sont à l’origine des deux tragédies.

Pour les familles, ce compromis représente un abandon de justice. « Si on laisse Boeing s’en tirer ainsi, cela veut dire qu’on peut laisser n’importe quelle entreprise tuer des gens en payant simplement », déplore Catherine Berthet.

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