Deux jours après avoir annoncé sa démission surprise, Tidjane Thiam a été réélu président du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), au terme d’un congrès décentralisé inédit organisé sur 45 sites à travers le pays. Une manœuvre politique habile destinée à répondre aux contestations judiciaires sur sa légitimité et à resserrer les rangs autour de sa personne.
Tidjane Thiam, élu une première fois en décembre 2023, faisait l’objet d’un recours en justice porté par une militante du parti, Valérie Yapo, contestant son éligibilité à cause de sa nationalité française au moment du vote initial. Pour contourner cette procédure encore pendante devant le tribunal de première instance d’Abidjan, le PDCI a organisé cette nouvelle élection, avec une seule candidature en lice : celle de Thiam.
Sur les 45 centres de vote ouverts dans le pays, notamment à Abobo Baoulé (Abidjan), les militants ont été appelés à élire leur président. Aucun concurrent ne s’est manifesté pour affronter Tidjane Thiam, symbole d’une stratégie d’unité revendiquée par les cadres du parti. « Tous sont d’accord avec ce qui a été présenté », assure Kemi Yao, secrétaire de section. Un unique bulletin était proposé dans les urnes.
Pour Tidjane Thiam, ce plébiscite pourrait être une réponse politique forte aux divisions internes qui minaient le parti depuis le décès d’Henri Konan Bédié. Malgré les tensions, cette réélection vient renforcer son autorité sur un parti qui cherche à se restructurer et à peser davantage dans le jeu politique ivoirien, à l’approche des prochaines échéances électorales.
