Une semaine après la radiation du président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Tidjane Thiam, de la liste électorale, le climat politique se tend à nouveau en Côte d’Ivoire. Plusieurs figures de l’opposition, dont Charles Blé Goudé, appellent à un dialogue national, tandis que le gouvernement campe sur sa position : la page du dialogue est tournée.

Le dernier appel en date vient de Charles Blé Goudé, président du COJEP, radié lui-même des listes électorales depuis 2020. Dans une publication partagée lundi sur les réseaux sociaux, il a plaidé pour un « conclave politique » réunissant toutes les forces vives du pays, soulignant que ni Laurent Gbagbo, ni Guillaume Soro, ni Tidjane Thiam – tous d’anciens ou actuels poids lourds politiques – ne sont aujourd’hui éligibles.

« Organiser ce conclave ne serait ni une faiblesse ni une victoire pour un camp, mais une démonstration de responsabilité en faveur de la paix et de la stabilité », a-t-il écrit, appelant à un sursaut collectif au-delà des lignes partisanes.

Le samedi 26 avril, le comité central du PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo, a lui aussi affirmé vouloir laisser une chance au dialogue, tout en avertissant qu’un « nouveau palier dans la lutte » pourrait être franchi si la situation restait figée.

Mais côté gouvernement, le ton est ferme. Pour le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, il n’est pas question de rouvrir une nouvelle phase de dialogue politique. « Toutes les institutions fonctionnent normalement. Les règles sont claires. Il n’y a pas lieu de négocier ce qui est encadré par la Constitution », a-t-il déclaré.

La cinquième phase du Dialogue politique s’est achevée en mars 2022, sans qu’un consensus n’ait été trouvé sur certaines grandes questions, notamment l’éligibilité des anciens dirigeants condamnés par la justice.

Alors que la publication officielle de la liste électorale est prévue pour le 20 juin, ces exclusions suscitent l’inquiétude. L’opposition redoute une élection verrouillée, tandis que le gouvernement assure que le scrutin sera « transparent, démocratique et apaisé ».

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