En Côte d’Ivoire, la pression judiciaire s’accentue sur les jeunes cadres de l’opposition. Trois responsables de la jeunesse universitaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) ont été placés sous mandat de dépôt, vendredi 11 juillet, pour « troubles à l’ordre public » et « provocation à la commission de troubles à l’ordre public », selon l’avocat du parti.
Les trois militants Emmanuelli Blé, Jean-Paul Djabia et Jean-Philippe Attoh avaient été interpellés mardi, peu après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo dans laquelle ils apparaissent aux côtés de Joël-Ndri Kouadio, président du mouvement de jeunesse du PDCI, lui-même inculpé la semaine précédente.
Dans l’extrait vidéo, seul Joël-Ndri Kouadio prend la parole, appelant à la mobilisation : « Restez mobilisés les mots d’ordre vont suivre », déclare-t-il. Pour la défense, cet appel pacifique ne justifie en rien les poursuites engagées contre les trois jeunes hommes, qui ne s’expriment pas dans la vidéo. « Une vidéo suffit désormais à envoyer des militants en prison », déplore Me Suy Bi, avocat du parti.
Cette série d’interpellations intervient dans un contexte de crispation politique à l’approche des échéances électorales. Déjà en juin, Innocent Yao, président de la jeunesse rurale du PDCI, avait lui aussi été inculpé, pour des faits similaires.
Dans un communiqué, le groupe parlementaire du PDCI dénonce une stratégie de « décapitation » de sa jeunesse militante. Le parti de feu Henri Konan Bédié, aujourd’hui dirigé par Tidjane Thiam, reçoit le soutien du PPA-CI de Laurent Gbagbo, qui qualifie les arrestations « d’arbitraires » et y voit une tentative de « museler l’opposition en la privant de sa principale force de mobilisation ».