Le Barreau de Brazzaville est en colère. Depuis le mercredi 9 juillet, l’un de ses membres, Maître Bob Kaben Massouka, avocat et membre du Conseil de l’Ordre, est retenu dans les locaux de la Centrale d’intelligence et de documentation (CID), le service de renseignements du Congo-Brazzaville. Une arrestation non notifiée à sa famille ni à l’ordre des avocats, que ses confrères qualifient d’enlèvement pur et simple.
En réaction, le Barreau de Brazzaville a tenu, vendredi 11 juillet, une assemblée générale extraordinaire au cours de laquelle deux mesures fortes ont été adoptées.
« Nous avons décidé de saisir les autorités administratives pour dénoncer cette interpellation illégale, et de suspendre toutes nos activités jusqu’à nouvel ordre », a déclaré Me Andrée Brigitte Nzingoula, bâtonnier du barreau de Brazzaville.
D’après les témoignages, Maître Kaben Massouka aurait été interpellé de nuit dans un quartier populaire de la capitale, sans mandat, sans explication, ni même information préalable du procureur. Ce que condamne fermement le Barreau.
« La loi est claire : toute personne arrêtée doit être informée des motifs de son arrestation et autorisée à contacter ses proches. Rien de tout cela n’a été respecté. Il s’agit là d’une violation flagrante des droits fondamentaux », s’est insurgée Me Nzingoula.
Face à ce qu’elle considère comme une dérive grave des services de sécurité, la communauté des avocats appelle à la libération immédiate de leur confrère et au respect des procédures légales.
La grève du barreau paralyse ainsi l’ensemble des activités judiciaires à Brazzaville, dans un contexte où les tensions entre institutions judiciaires et services de sécurité refont surface.