La troisième Conférence des Nations Unies sur l’Océan s’est ouverte ce matin à Nice, rassemblant les délégations de plus de 120 pays autour d’un enjeu crucial pour l’avenir de la planète : la protection des océans. Co-organisée par la France et le Costa Rica, cette édition met en lumière les attentes croissantes des États africains, déterminés à faire entendre leur voix dans les débats internationaux sur la gouvernance des mers.
Avec ses 47 000 kilomètres de côtes et ses 39 États côtiers, l’Afrique se présente comme un acteur incontournable dans la lutte pour la préservation des écosystèmes marins. À la tribune, plusieurs dirigeants ont souligné l’importance vitale de l’Océan pour le continent : régulateur du climat, source de subsistance pour des millions de personnes, mais aussi victime directe du réchauffement climatique, notamment par l’érosion côtière en Afrique de l’Ouest.
Dès les premières minutes de la conférence, le ton a été donné par le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, invité à introduire les travaux : « Des milliers de femmes et d’hommes qui vivent de l’Océan souffrent. Et cette kora est le murmure de ces enfants. L’océan saigne, il faut que vous le sachiez. » Un message repris avec force par Emmanuel Macron, qui a dénoncé la pêche illégale et la surexploitation des ressources halieutiques, appelant à une mobilisation internationale.
S’exprimant au nom du groupe des États africains, le président burundais Évariste Ndayishimiye a salué l’accord récent de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) visant à encadrer les subventions à la pêche. Il a surtout insisté sur la nécessité de restaurer les fonds marins pour espérer atteindre l’objectif « 30×30 », qui prévoit de protéger 30 % des zones marines d’ici 2030.
« Cet objectif ambitieux ne pourra être atteint que par un engagement collectif, basé sur la coopération scientifique et le transfert de technologies », a-t-il déclaré. Le président a également plaidé pour un meilleur partage des ressources financières, rappelant que l’objectif de développement durable n°14 (ODD 14), dédié à la vie aquatique, reste l’un des moins financés.
Enfin, Évariste Ndayishimiye a mis en lumière les difficultés des pays africains sans littoral, comme le Burundi, pour accéder aux ressources océaniques. Il a appelé à une solidarité renforcée afin de garantir à ces nations un accès équitable aux bénéfices issus des océans.