À l’heure où s’ouvre le conclave chargé d’élire le successeur du pape François, les voix des victimes d’abus sexuels au sein de l’Église catholique s’élèvent avec force. Réunies à Rome, plusieurs associations de défense des survivants appellent les cardinaux à choisir un pape résolument engagé pour la transparence et la tolérance zéro face aux crimes sexuels commis par des membres du clergé.

« Le prochain pape devra faire preuve de courage et d’un engagement clair : chaque abuseur doit être définitivement écarté de ses fonctions », affirme Anne Barrett Doyle, cofondatrice de l’organisation BishopAccountability. Pour elle, seule une législation universelle et contraignante au sein de l’Église permettra de protéger réellement les mineurs.

L’enjeu est d’autant plus pressant que, pendant des décennies, l’institution ecclésiale a été accusée de dissimulation systémique. Aujourd’hui, ces scandales sont désormais reconnus comme l’un des défis majeurs du futur souverain pontife. Cependant, l’éventualité de l’élection du cardinal Pietro Parolin, actuel secrétaire d’État du Vatican, suscite de vives inquiétudes parmi les militants. « Ce serait la fin de tout espoir de transparence », a déploré Anne Barrett Doyle lors d’une conférence de presse à Rome.

Citant des exemples d’obstruction à la justice en Grande-Bretagne, au Chili ou encore en Australie, la militante rappelle que, malgré les appels répétés des autorités, le Vatican n’a remis que des documents partiels dans plusieurs enquêtes. En Australie, une commission d’enquête royale avait identifié plus de 4 400 cas d’agressions sexuelles sur mineurs. Pourtant, la coopération de la Curie romaine était restée minimale.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *