Un tournant majeur dans la quête de paix en Centrafrique. Les chefs rebelles Ali Darassa de l’UPC et le général Sembé Bobo des 3R sont arrivés ce jeudi matin à Bangui, marquant ainsi une étape cruciale dans la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu signé le 19 avril dernier à N’Djamena sous l’égide du Tchad.
Accompagnés d’une délégation ministérielle tchadienne, les deux chefs de guerre doivent participer à une cérémonie officielle organisée à la Cité des chefs d’État, symbole fort de leur engagement à renoncer aux armes. Un désarmement symbolique est prévu, au cours duquel ils déposeront devant témoins des armes soigneusement préparées pour l’occasion.
Fin officielle de deux groupes armés
Dans la foulée, le gouvernement centrafricain annoncera la dissolution de l’Unité pour la Paix en Centrafrique (UPC) et du groupe Retour, Réclamation et Réhabilitation (3R), conformément aux engagements pris lors des négociations. Ces accords prévoient la fin des hostilités sur l’ensemble du territoire national, ainsi qu’une réintégration des deux groupes dans le cadre de l’accord de paix de Khartoum de 2019.
Demain, les délégations se rendront à Maloum, non loin de Bambari, un bastion historique de l’UPC, pour lancer le processus de désarmement des troupes rebelles sur le terrain.
Une paix fragile, mais espérée
Selon une source au sein du gouvernement, une phase de quatre mois est désormais enclenchée. Elle prévoit le cantonnement des ex-combattants, leur désarmement progressif, et leur réintégration partielle dans les forces de défense ou leur démobilisation. En échange, Bangui s’engage à offrir aux anciens chefs rebelles des postes civils ou militaires au sein de l’État.
Si cette étape suscite l’espoir d’un retour durable à la paix, elle ouvre aussi une période de grande vigilance. Car comme le rappellent de nombreux observateurs, plusieurs accords similaires ont échoué à enrayer durablement la violence dans le pays.
