Sans surprise, le CNDD-FDD, parti au pouvoir au Burundi depuis près de deux décennies, a remporté haut la main les élections législatives du 5 juin. Selon les résultats provisoires annoncés ce mercredi par la Commission électorale nationale indépendante (Céni), la formation du président Évariste Ndayishimiye obtient plus de 96 % des suffrages exprimés, s’adjugeant ainsi la totalité des 100 sièges en jeu à l’Assemblée nationale.

Face à ce raz-de-marée, les partis d’opposition crient à la fraude. L’Union pour le progrès national (Uprona), seul autre parti à dépasser la barre de 1 % avec un score de 1,3 %, a rejeté les résultats. Son secrétaire général, Olivier Nkurunziza, les a qualifiés de « fantaisistes », dénonçant un scrutin « truqué » visant à « instaurer un parti unique ».

Malgré la possibilité de contester les résultats devant la Cour constitutionnelle avant le 24 juin, plusieurs opposants jugent cette voie de recours inutile. « L’issue est sans espoir », confie l’un d’eux sous couvert d’anonymat.

Conformément à la Constitution burundaise, seuls les partis ayant obtenu au moins 2 % des voix peuvent prétendre à des sièges à l’Assemblée. Une règle qui, cette fois encore, prive l’opposition d’une quelconque représentation parlementaire.

La nouvelle Assemblée nationale comptera toutefois 111 députés, grâce à l’intégration de huit Hutus et trois Twas cooptés pour respecter les équilibres ethniques prévus par la loi fondamentale : 60 % de Hutus, 40 % de Tutsis et 3 % de Twas.

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