C’est une nouvelle qui frappe durement l’économie agricole du Burkina Faso. La Société cotonnière du Gourma (Socoma), deuxième acteur du secteur cotonnier dans le pays, a annoncé la suspension de toutes ses activités. Près de 800 employés, permanents et saisonniers, sont licenciés. En toile de fond : l’insécurité persistante dans l’est du pays.

Officiellement, la direction évoque un « manque d’activité » pour justifier l’arrêt brutal. Mais ce manque est surtout dû à la menace djihadiste qui, depuis plusieurs années, pousse les populations rurales à fuir les campagnes pour se réfugier dans les grandes villes. Résultat : la culture du coton a quasiment disparu de la région.

Selon une source locale à Fada N’Gourma, « les paysans ont déserté leurs terres, il n’y a plus de coton dans la zone ». La production de la Socoma, autrefois florissante, a chuté de 96 % en deux décennies. Une tendance confirmée par les chiffres du gouvernement qui, en février dernier, annonçait un recul de 26 % de la production nationale entre 2023 et 2024.

La fermeture de la Socoma affecte directement plus de 60 000 exploitations agricoles. « Nous regrettons profondément cette situation », a déclaré la direction de l’entreprise, assurant vouloir accompagner les travailleurs dans cette épreuve.

Pendant ce temps, la Sofitex, première société cotonnière du pays, poursuit sa production dans le sud-ouest du territoire, une région relativement épargnée par la crise sécuritaire.

Partager :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *