Le gouvernement burkinabè a annoncé la dissolution de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), un projet de loi adopté le 16 juillet en conseil des ministres et soumis à l’Assemblée nationale de Transition. Cette décision marque une étape importante dans le cadre de la refondation de l’État et la mise en œuvre de réformes institutionnelles majeures, selon les autorités.
Désormais, c’est le ministère de l’Administration du territoire qui prendra en charge l’organisation des élections, déléguée jusqu’ici à la CENI. Le ministre Émile Zerbo a expliqué que cette réforme vise à réduire les coûts de fonctionnement de l’État, alors que la commission recevait chaque année une subvention d’environ 500 millions de francs CFA (760 000 euros).
Le ministre justifie également cette dissolution par la volonté de limiter les « fortes influences politiques » et de renforcer le « contrôle souverain » sur le processus électoral, estimant que cette nouvelle organisation contribuera à préserver l’intégrité des scrutins.
Cette décision suscite néanmoins des réactions mitigées. Sur le réseau social X, Abdoul Karim Sango, ancien ministre de la Culture, a souligné qu’il paraît inadapté de maintenir une institution coûteuse alors que les partis politiques restent interdits depuis 2022 et qu’aucune échéance électorale n’est envisagée à moyen terme.
En effet, la suspension des activités partisanes et l’absence d’une feuille de route claire pour les élections placent le pays dans une situation institutionnelle atypique, où la fonction même d’une commission électorale indépendante paraît remise en question.
Ce changement illustre les défis que traverse le Burkina Faso dans sa transition politique, entre volonté de réforme et incertitudes sur le calendrier démocratique.